# #

Les 65 enfants qui se retrouvent à la rue à la fin du Plan hiver, ne sont que le sommet de l'iceberg

30.04.2018 by Tine

Dans les prochaines 48 heures, le dispositif d’accueil hivernal bruxellois prend fin, ce qui met à la rue 65 enfants, 76 parents[1] et des centaines de personnes isolées. Bien que toutes les autorités concernées connaissent la fragilité de ces 39 familles et l’impact qu’une vie dans la rue aura pour elles, il a été décidé de mettre fin au financement de l’accueil d’hiver.

« Nous sommes très préoccupés par le fait que des familles se retrouvent à nouveau à la rue », explique Laetitia Van der Vennet de la Plate-forme Mineurs en Exil, une organisation qui défend les droits des enfants migrants, indépendamment de leur statut ou situation familiale. « Les incertitudes liées à la vie dans la rue ont un impact néfaste sur la santé de tous les sans-abris, et un impact particulièrement important sur celle des enfants. La vie dans la rue affecte leur développement et leur bien-être, et laissera des traces pendant toute leur vie. Pourtant, chaque année, des enfants sont mis à la rue à la fin de l’accueil d’hiver. C’est incompréhensible. »

Il y a trop peu de places d’accueil et d’initiatives dirigées vers le logement pour les sans-abris, y compris pour les familles. Il n’y a presque jamais de places libres dans les centres d’accueil, parce que la demande est beaucoup plus importante  que l’offre. Le Samusocial, par exemple, accueille pour le moment au moins 65 familles avec 152 enfants dans ses  centres d’accueil qui ne font pas partie du dispositif d’accueil d’hiver[2], alors qu’à Gand plus de 250 enfants sans domicile[3] sont connus auprès des services.

Dans ce contexte, la Plate-forme Mineurs en exil demande trois choses. « Premièrement, ces 39 familles doivent être accueillies au plus vite. Chaque enfant qui doit passer une nuit dehors en est une de trop », dit Laetitia Van der Vennet. « Deuxièmement, nous demandons qu’il y ait plus de places adaptées en structures d’accueil qui soient ouvertes toute l’année. Le sans-abrisme ne prend pas fin quand le beau temps revient. » En troisième lieu, la Plate-forme Mineurs en Exil demande que les gouvernements se consacrent aux initiatives dirigées vers le logement y compris un accompagnement axé sur le futur. « Les obstacles auxquels font face ces familles prennent beaucoup de temps et les initiatives dirigées vers le logement sont la meilleure manière de les surmonter », nous dit Laetitia Van der Vennet.

Toutes les autorités compétentes – les gouvernements locaux, régionaux et fédéral – doivent prendre des mesures afin d’éviter que des enfants ne se retrouvent à la rue, et ceci pour toute l’année et sans exception.

 

Pour plus d’informations : Laetitia Van der Vennet (NL et FR) – 02 210 91 94 – lvdv@sdj.be

Téléchargez le communiqué de presse en version pdf

 

 

 

[1] Source : chiffres additionnés du Samusocial et de la Croix Rouge (30 avril 2018).

[2] Source : Samusocial (24.04.2018) ; ces centres n’appartiennent pas au dispositif d’accueil d’hiver et ne ferment donc pas.

[3] Source : personne de contact gantoise (24 avril 2018)